/!\ Quand je dis dans le titre « passer d’âne à Zèbre » il ne s’agit pas ici de dire que si tu n’es pas HP (= Haut potentiel) tu es un âne mais plutôt que je me suis toujours sentie comme l’âne dans la classe. Dans la vie. Et apprendre que je suis un zèbre a tout changé. ( Je viens de te spoiler non ? Bon, au vu du titre, tu devais t’en douter aha !)
Eh coucou ! J’espère que ton confinement se passe au mieux. Dans tous les cas je t’envoie plein de bonnes ondes ! ❤
Cette nouvelle série d’articles a pour but de te partager un grand bouleversement dans ma vie : la découverte de ma neuroatypie.
Dans cette première partie tu trouveras une sorte d’introduction : les raisons qui m’ont poussé à passer les tests, et mes notes prises, au jour le jour, lors de ma passation.
Nous sommes en 2018. Lors d’un cours sur les neuro-atypiques, pendant ma formation d’institutrice, je trouve des similitudes entre les caractéristiques des autistes asperger, des HP (= Haut Potentiel) et moi enfant.
Quelque temps plus tard, en regardant cette conférence TED d’un surdoué : je me surprends, encore, à voir des ressemblances. Je me dépêche de rejeter l’idée, la trouvant ridicule. Comment moi, une fille qui a toujours eu de grosses difficultés à l’école, qui a changé 3 fois d’orientation, pourrait-elle être ce que l’on appelle – à tort, mais je ne le savais pas encore… – une « surdouée » ?
Puis, en novembre 2019, je fais un burnout étudiant et une dépression. Je me retrouve alors, malgré moi, confrontée à moi-même. À mon passé. À ma façon de fonctionner. À mes pensées. Et toutes les idées sur les neuroatypiques refont surface. Je finis par m’y accrocher, comme on s’accrocherait à une bouée de sauvetage.
C’est pendant une entrevue avec ma thérapeute, appelons-la madame T., que nous parlons hypersensibilité. Le sujet des HP arrive sur la table. Par le plus grand des hasards, il s’avère que madame T. a une collègue qui est formée pour faire passer le WAIS (= bilan psychologique composé d’une batterie de tests, utilisé pour diagnostiquer les HP). Je repars ce soir-là avec les coordonnées de cette dernière.
Je mets un moment à me lancer puis, écrasant une bonne fois mes doutes, je prends rendez-vous.
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(Ce qui suit a été écrit au jour le jour, sur les notes de mon téléphone… Comme un moyen de laisser une trace. Les notes italiques ont été ajoutées.)
Journal d’une potentielle zèbre.
Vendredi 27 septembre 2019
C’est aujourd’hui mon premier rendez-vous avec madame M., psychologue agréée, qui va me faire passer les tests. Ce premier rendez-vous a pour but de nous rencontrer et de discuter une première fois.
Ce rendez-vous dure une bonne heure. Je lui explique ma vie personnelle et professionnelle dans les grandes lignes. Il s’avère que l’on fait du cheval toutes les deux ! Elle me raconte comment cela peut m’aider. Elle m’explique comment se dérouleront les tests, me fait un devis (390 €… non remboursés), etc.
Ce premier rendez-vous est important. C’est pendant celui-ci que le professionnel décide si, oui ou non, cela « vaut le coup » de faire faire les tests. Si vous avez zéro caractéristique qui indique que vous pouvez être HP, aucun intérêt de vous le faire passer !
Nous nous quittons avec une date pour débuter les tests.
Mercredi 2 octobre :
J’apprends que ma sœur est dans la même démarche que moi. Elle a aussi lu « trop intelligent pour être heureux » et s’est reconnue ! On a discuté de la possibilité d’être HP et c’était… incroyable comme discussion !
On comprend enfin pourquoi notre mère ne nous comprend pas toujours… et c’est normal ! Le fait que je passe le test peut peut-être aider toute la famille qui sait… Il faut que j’essaye de ne pas mettre trop d’espoirs dedans. Mais c’est difficile.
Samedi 19 octobre :
Ça y est, il est bientôt 14h et le test va commencer… je redoute et j’ai hâte en même temps !
16h : Je sors de la consultation.
Ces tests étaient sur deux tablettes. Une pour elle, une pour moi. D’abord avec des cubes puis des chiffres puis des mots puis des problèmes… tout le long, elle me demande mon raisonnement et regarde comment je résous les problèmes.
Elle décide de me faire faire, non pas 10, mais 14 subtests de passation. Nous prenons donc un rendez-vous de plus.
Samedi 26 octobre :
Dernière batterie de tests avec davantage d’écrits cette fois. Des codes, des formes à retrouver, des erreurs dans des images, des questions, des mots, des lettres et des chiffres.
Elle se dit impressionnée de ma rapidité pour certains exercices. Elle espère cependant que je ne serai pas déçue, quel que soit le résultat…
Mais également que, même si je ne suis pas HP sur le plan purement théorique, j’ai tout de même un grand nombre de caractéristiques. #Hypersensible
Vendredi 3 janvier :
Impossible de se voir avant cette date, entre maladie, fêtes, etc.
Je n’y avais plus trop pensé avant ce jour. Je me suis également clairement voilé la face, pour être tout à fait honnête. Je suis dans la salle d’attente, seule, et j’ai la sensation que mon cœur raisonne autour de moi.
Le diagnostic tombe : Adulte à haut potentiel.
Lundi 6 janvier :
Les jours qui suivent les résultats sont si étranges… J’ai comme l’impression de marcher derrière moi. Je rêve de moi avec une cape, une cape si encombrante que je trébuche dessus, qu’elle me frappe au visage au moindre coup de vent.
Je repense à cette magnifique vidéo (la casserole d’Anatole)
Ce jour-là, je retourne voir Madame T., lui montre le compte rendu de mes tests. Je fonds en larmes.
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